[TEST] OneShot – la version pour Steam

Pour sauver le monde, un seul essai

OneShot, publié par Degica et développé par Team Oneshot, disponible depuis le 9 décembre sur Steam, commence de façon assez mystérieuse. Un jeune garçon au visage de chat, Niko, s’éveille dans une maison en fort mauvais état, qu’il ne connaît pas. La fenêtre ne laisse filtrer que très peu de lumière, et la porte est fermée…

Après avoir résolu le premier puzzle du jeu (examiner une télécommande à la lumière de la fenêtre pour obtenir un code), Niko accède à un ordinateur qui s’adresse directement à vous, le joueur !

En vous indiquant que vous n’aurez qu’un seul essai pour sauver Niko et le ramener dans son monde. A moins qu’il ne s’agisse de sauver ce monde-ci, ou bien les deux par la même action ?

En effet, vous trouvez rapidement une ampoule géante à la lumière persistante, et après être sorti de cette maison, vous découvrez un étrange monde où la luminosité est chiche et éparse- avant de rencontrer un robot uniquement programmé pour accueillir le Messie, Niko.
Niko, le seul à pouvoir entendre la voix du dieu pouvant sauver le monde- vous, en somme !

A plusieurs reprises, Niko vous parlera directement et vous pourrez choisir comment lui répondre, dans tous les cas, il sait que vous le guidez et qu’il peut compter sur vous pour lui faire remplir la mission qui lui a été assignée : ramenez le soleil (l’ampoule géante) au sommet de la Tour, pour que le monde renaisse…

Point de départ d’une aventure à la fois atypique et courte, dans une ambiance surréelle de monde moribond et dont l’histoire ne se présente pas de façon directe au premier abord, malgré le but qui pourrait semblait assez simple.

Des puzzles, mais pas de prise de tête

Le principal du gameplay passe par la résolution d’obstacles sous la forme de petits remue-méninges.

Etant quelqu’un de plutôt mauvais à ce genre d’exercice, je peux certifier qu’ils sont plus qu’abordables et s’intègrent parfaitement à la progression de l’histoire, sans adopter un rôle de ralentissement arbitraire du jeu.

Prenons cet exemple : vous avez fait tout ce que vous désiriez dans les Terres Stériles, la première zone du jeu, et vous souhaitez maintenant rejoindre la prochaine région du monde. Un robot menant un bateau est à votre disposition pour cela, mais il ne peut plus bouger…

Dans un complexe, vous trouvez la composition d’un solvant très efficace. Vous en récoltez les ingrédients, dont l’un avec une seringue pour l’extraire de sa source, vous utilisez des gants pour ne pas vous brûler, vous mélangez le tout à une éponge, et vous voilà prêt à décrasser tout la rouille du robot pour qu’il soit à nouveau fonctionnel !

La particularité de OneShot est de vous forcer à utiliser des éléments en-dehors du jeu pour pouvoir avancer- cela se passera à chaque fois que vous contacterez à nouveau, via un ordinateur, l’entité vous ayant donné la mission de sauver le monde.

Ainsi, il faudra à un moment fouiller le répertoire de OneShot pour trouver un fichier texte vous indiquant la combinaison d’un coffre-fort, lui-même renfermant un ouvrage qui se révélera essentiel par la suite.

Autre illustration : une porte est bloquée à un endroit. Si vous avez activé l’ordinateur du coin auparavant, vous aurez obtenu l’indice nécessaire : votre fond d’écran s’est transformé en symbole qu’il faut tracer au sol pour déverrouiller la porte !

Voilà un concept original et rafraîchissant, on pourrait simplement regretter qu’il ne soit pas encore plus mis à contribution étant donné la brièveté du jeu, même si la séquence finale dans la tour est un véritable défilé où il vous faudra constamment une aide extérieur pour parvenir au sommet.

L’aspect intéressant de OneShot est également de parler à tout le monde, et chercher la moindre trace écrite disponible pour essayer de comprendre la véritable nature de ce monde.

Le jeu ne vous sert que peu d’éléments sur un plateau, et une partie dépendra de votre interprétation des choses, car tout n’est pas clair.

Si une bonne partie de la population reconnaît Niko comme le Messie et vous comme un dieu, d’autres vous diront pourtant que redonner un soleil à leur monde réjouira les gens, mais ne le sauvera pas pour autant…

D’autres mystères sont présents, comme les robots disant s’ils sont été apprivoisés ou pas, chose dont le sens n’est pas expliqué au premier abord.

Une fleur du RPG Maker

A noter également que pour plus de conforts, chose que tous les jeux d’aventure de ce genre devraient proposer en définitive, vous disposez d’une option de voyage rapide, le reste du temps, Niko peut courir sans essoufflement.

Au final, OneShot, terminé en quatre heures sans se presser, vaut-il les 8€ demandés ? Largement !

Non seulement il détend, mais on s’attache facilement à Niko, jeune garçon mignon et innocent propulsé au rang de Messie contre sa volonté, qui nous fais confiance et compte sur nous pour l’aider à résoudre les énigmes, pour pouvoir atteindre le haut de la Tour.

Ses mimiques sont pleines de personnalité ; plus de jeu devraient tenter cette approche méta sur la relation entre le personnage et le joueur.

Si je parle d’approche méta, c’est également car OneShot a une petite saveur d’Undertale dans le sens où le jeu est « conscient » d’être un jeu : l’entité ayant amené Niko dans ce monde c’est très que vous, le joueur, ne faites pas partie de ce monde.

Cette saveur se retrouve aussi dans le fait qu’il faut au moins une autre partie pour percer tous les mystères de ce monde moribond, et pour ceux que cela intéresse, débloquer tous les succès.

La musique, tour à tour pleine d’espoir, poétique ou mélancolique, joue également beaucoup pour l’immersion.

OneShot est donc une preuve que la scène indépendante peut continuer de nous apporter de très belles choses, même avec des moyens techniques limités, ici largement compensés par la créativité ; le jeu montre également qu’une histoire n’a point besoin d’être longue pour être satisfaisante et pleine de sens…

OneShot est développé par le studio Team Oneshot, publié par Degica et est disponible sur Steam (Microsoft Windows) depuis le 9 décembre 2016.