[TEST] Captain Lycop: Invasion of the Heters – la version pour Steam

Cocorico ! Normalement, ce sont les américains qui sauvent le monde en cas d’incursion alien, mais cette fois-ci, la France est à l’honneur avec Les aventures du Capitaine Lycop et l’invasion des Héters, développé et publié par Aéronie, disponible sur Steam depuis le 10 février 2017.

Vous incarnez le capitaine éponyme lors d’une mission de surveillance, et en tentant de communiquer avec une race extra-terrestre, vous faites accidentellement feu contre le vaisseau inconnu, déclenchant une guerre.

Mais comme il aime à le répéter, le Capitaine Lycop n’est pas un couard ! Seul à bord de son vaisseau modulable, secondé de façon plus ou moins efficace par l’IA Nectaire, il va se faire fort d’éliminer l’opposition lui-même !

Contrairement à ce qu’annonce la page magasin du jeu, l’histoire n’est pas complexe- sauf, peut-être, par rapport aux standards des space-shooter qui n’en ont besoin que comme filigrane. Et c’est bien son rôle ici : un fil rouge qui relie les niveaux, donne du relief à l’action et nous offre quelques pincées d’humour, notamment avec les défaillances techniques de Nectaire et le comportement bravache de Lycop.

C’est le genre d’accompagnement narratif léger qu’il faut pour la vingtaine de niveaux (répartis dans plusieurs chapitres) que comprend le jeu.

Au-delà de ça, qu’a à dire pour lui ce titre ? Le point d’accroche se focalise sur la modularité du vaisseau de Lycop. Ce dernier possède en effet sept emplacements qui peuvent recevoir autant d’équipement, que ce soit de l’armement, des boucliers ou technique (générateur de drones, régénérateur amélioré d’énergies, système passif rendant le vaisseau plus rapide).

A intervalles réguliers, on gagne des points de technologies permettant de déverrouiller de nouveaux équipements ou d’améliorer ceux existant (un seul niveau d’amélioration pour chacun), pour 31 technologies différentes.

La page magasin insiste là-dessus, et il est vrai qu’au premier abord pouvoir customiser son vaisseau est un argument alléchant, ainsi qu’une bonne raison pour rejouer.
Concrètement, la formule n’opère pas de façon aussi efficace…

Le problème est que ces technologies (où les armes ont la part du lion) sont plutôt un facteur indispensable d’adaptation que de rejouabilité.

Vouloir beaucoup miser sur l’armement serait une erreur puisque la plupart de vos ennemis sont détruits rapidement avec un armement peu conséquent, par contre, comme votre vaisseau est détruit très rapidement (et pièce d’équipement par pièce d’équipement, qui sont constructibles de nouveau en dépensant du métal collecté sur les ennemis vaincus), vous aurez forcément besoin de boucliers.

La variété des armes s’efface devant une efficacité pas forcément proportionnelle aux points de recherche pour les débloquer, et une fois que vous aurez trouvé une configuration généraliste adaptée à votre style de jeu, peu de chances que vous en changiez- sauf donc, pour les moments où s’adapter est la clé.

Le premier niveau du chapitre trois en est un parfait exemple : vous devez rattraper un croiseur en utilisant la force de gravité du Soleil. Remplacez deux de vos armes par les équipements accélérant passivement la vitesse de votre vaisseau, esquivez trois ou quatre fois au bon moment, et la course épique se transforme en épreuve triviale de moins d’à peine trente secondes.

Bref, mieux vaut garder au chaud ses points de recherche pour éviter les mauvaises surprises !

Le métal, on n’en manque pas. Même si réparer à gogo est une solution, le jeu n’en demeure pas moins difficile, comme il reviendra fréquemment à du die and retry.

Et où touche là du doigt le plus gros défaut du titre : ses checkpoints aberrants. Je prends comme exemple le deuxième niveau du chapitre 2, dans une base souterraine.
Il faut passer plus d’un quart d’heure extrêmement longuet à explorer des centaines de canons défensifs avec une approche plus méthodique que fun, avant de faire sauter le générateur principal.

L’autodestruction se déclenche alors : compte à rebours pour retrouver la sortie. Si vous vous ratez là (et c’est fort possible si vous n’avez pas pris l’amélioration permettant d’accélérer en continu, comme de plus avec des débris le chemin du retour a changé), il faut tout recommencer depuis le début !

Frustrant et même carrément pénible sur un niveau de ce genre…

Pourtant, au gré des chapitres, les ennemis et les situations arrivent à se diversifier suffisamment, et on exulte en ayant enfin vaincu une section nous ayant prix X essais.
Une fois réattribués (la configuration de base n’est absolument pas intuitive) les contrôles sont fluides et on se surprend à esquiver les tirs à pleine vitesse, avant d’aller recharger les boucliers dans un coin tranquille en prévision du prochain assaut- les attaques-éclairs de ce genre sont fortement recommandées tout au long de la partie.

On arrive à passer de bons moments et le contenu est raisonnable pour le prix demandé, néanmoins, il me faut réellement insister sur le déséquilibre entre fun et facteur de frustration.

Il aurait suffi d’avoir des checkpoints à l’intérieur des niveaux pour rendre l’expérience tellement plus agréable, mais en cette absence, se retrouve par exemple devant un boss qui, sans que vous puissiez le deviner, est capable de vous téléporter pour vous mettre en ligne de mire d’un projectile gravitationnel vous piégeant et vous transformant en pigeon d’argile pour les autres tirs – le tout en deux secondes – est à la fois injuste et pas du tout gratifiant.

Comme le titre possède néanmoins quelques bonnes idées, vous pourriez tenter l’aventure- à condition d’adhérer à une école old-school de game design et en possédant une sacrée patience.

Captain Lycop: Invasion of the Heters est développé et publié par le studio français Aéronie et est disponible sur Steam (Microsoft Windows et Linux) depuis le 10 février 2017.