[TEST] Splasher – la version pour Steam

Le milieu des jeux indépendants est truffé de jeux de plateforme en tout genre, il devient nécessaire pour se distinguer d’être original ou tout du moins bon dans ce que l’on fait. Splasher fait partie de cette vague de jeux qui ont fait un pari : faire aussi bien voire mieux que ses prédécesseurs. Ce jeu atypique développé par le studio SplashTeam est sorti sur Steam le 07 février 2017, est doté de plusieurs inspirations du monde vidéo-ludique, et il se définit clairement comme un jeu haut en couleurs. Splasher est pour autant un jeu qui ne plaira pas à l’unanimité, mais qui satisfera la grande majorité. Explications.

Un jeu qui Splash

Splasher est un jeu très dynamique. On prend en main une sorte d’ouvrier funky à la coupe déjantée et au style cool doté d’un tuyau qui permet d’arroser certaines plateformes mais aussi d’activer des interrupteurs. Notre pompier national poursuit un scientifique que l’on peut qualifier de fou, dans le but de déjouer ses plans diaboliques. Pour vous illustrer ce qu’est Splasher, vous devez comprendre que notre héros a 3 capacités : le tuyau d’arrosage classique, la peinture jaune et la peinture rouge. Si l’un sert à tuer les ennemis et à activer les interrupteurs, l’autre servira à se faire rebondir et à pousser les ennemis et enfin la dernière à se coller aux parois et également à figer les ennemis.

Vous débloquerez ces pouvoirs au fur et à mesure de l’aventure, et ils permettront de progresser dans un level-design particulièrement maitrisé, même si il peut paraître injuste parfois. Chaque niveau se compose de plusieurs check-points qui permettent de ne pas tout recommencer du début, et sans cela, les niveaux seraient un enfer. Et même avec cette feature vous aurez de quoi pester vers la fin du jeu ! En outre, vous avez la possibilité de libérer des prisonniers dans chaque niveau, à raison de sept par niveau. Pour ce faire, il faut les trouver puis les toucher. Cela paraît simple, mais il devient de plus en plus complexe de libérer les prisonniers au fil des niveaux, si bien que l’on s’en désintéresse en se disant «f*** it, j’en ai marre, j’avance ». En effet, il faudra 700 points pour débloquer chaque prisonnier de fin de niveau, que vous récoltez en tuant les ennemis ou encore en effaçant la peinture grise.

Et Splash le chien

Les niveaux, qui sont au nombre de 25, sont minés de pièges et autres fourberies des développeurs. Il faudra garder son sang-froid et incontestablement mourir parfois, pour comprendre comment avancer. Vous avez des niveaux où il y a du vent, d’autres où le poison augmente façon raz de marée dans un contre-la-montre, d’autres encore où il y a des pièges lasers partout, bref, de quoi vous amuser. Les interrupteurs à activer sont sous la forme de boule de chair ou encore d’hélices à faire tourner, parfois simplement pour récolter des points.

Vous pourrez avoir un repos bien mérité dans le hub central qui permet d’accéder aux différents niveaux mais aussi de faire du « contre-la-montre » ou du speed run. Fun fact, vous pourrez également mourir dans le hub central si comme moi vous êtes un manchot. Le fait est que Splasher est un jeu difficile, les nombreuses morts et les pièges sont parfois à la limite du sadisme de la part des développeurs. On en tirera une certaine gloire et satisfaction, voire un soulagement, à finir certains niveaux où l’on aura plus à revenir (excepté si l’on veut faire le jeu à 100%).

Il faut voir ce jeu comme un mix entre Mario Sunshine, Sonic et Rayman Legend. Ce jeu combine parfaitement les qualités de ces trois jeux et en oblitère les défauts. J’ai rarement vu un jeu maitriser aussi bien le level-design et les mécaniques de jeu. Par exemple, la peinture jaune donnera lieu à des wall jump et à sauts de 15 mètres pour faire face à du poison qui menace de vous tuer. La peinture rouge, quant à elle permettra de se coller aux parois et de réaliser des phases de jeux subtiles, le tuyau d’arrosage enfin, permettra beaucoup de choses, tant et si bien que l’on a parfois tendance à se mélanger les pinceaux – mais rien de grave, vous pouvez recommencer autant de fois que votre patience le permet !

Des « mini-jeux » sont à votre disposition dans chaque niveau. Facultatifs, ils permettent de délivrer des prisonniers. L’avantage est que mourir dans un mini-jeu ne vous tue pas, mais vous renvoie dans le niveau, que vous pouvez recommencer indéfiniment. La récolte des prisonniers peut donner lieu à une surprise, mais pour ne pas l’avoir fait à 100%, je ne peux vous dire laquelle. De plus dans les derniers niveaux, cela sera un défi pour les plus acharnés de sauver les prisonniers tout en avançant dans l’aventure, en espérant donc que la récompense soit au rendez-vous.

Concernant la direction artistique, la 2D est très bonne et le rendu des animations juste excellent. Les niveaux sont beaux, les textures sont parfaites et cela donne à Splasher un rendu final de toute beauté. On sent encore la maîtrise à ce niveau-là : malgré la 2D qui pourra gêner certaines personnes, les graphismes et le décor des niveaux n’en restent pas moins riches en détails dans une ambiance entre le steampunk et Mario. Vous ne verrez que très rarement un rendu aussi réussi et saurez, à n’en pas douter, savourer une DA proche de la perfection.

Conclusion : Splasher, le jeu parfait ?

Oui la perfection n’existe pas, mais Splasher s’en rapproche dangereusement : des mécaniques et un level-design ultra maitrisés, un jeu dynamique qui pioche dans les grands ténors du genre mais qui arrive malgré tout à créer son identité. Mis à part quelques placements de caméra que certains pourront critiquer ou le fait que l’on ne voit pas toujours là où on va atterrir, Splasher est un exemple de ce qu’il faut faire pour réussir un jeu de plateforme, du fun, du challenge, de la couleur et du dynamisme. On espère revoir un jeu de ce calibre sortir du studio SplashTeam, mais il faudra avoir les nerfs bien accrochés car ce jeu demande du « skill ». Pour 14.99€ seulement et une quinzaine d’heures, Splasher est sans conteste un must-have pour remplir vos belles journées d’été et saura ravir tous les types de joueurs.

Splasher est développé par le studio français Splashteam et publié par The Sidekicks et Plug In Digital et est disponible sur Steam (Microsoft Windows, Mac et Linux) depuis le 07 février 2017.