
Hollywood Animal se présente comme une expérience narrative unique, mélangeant gestion de studio cinématographique, satire sociale et décisions morales cornéliennes. Développé par Weappy Wholesome, ce jeu vous place dans la peau d’un producteur prêt à tout pour survivre dans l’industrie du divertissement. Entre corruption, scandales et blockbusters à succès, Hollywood Animal promet de dévoiler la face cachée du rêve américain. Mais tient-il ses promesses ? Plongée dans les coulisses de ce jeu aussi cynique qu’addictif.
Une direction artistique audacieuse et immersive
Dès les premières minutes, Hollywood Animal impose son style visuel distinctif. L’interface rappelle les vieux ordinateurs des années 90, avec des menus pixélisés et une ambiance « retro-business » qui colle parfaitement au thème. Les films que vous produisez sont représentés par des affiches stylisées, et les écrans de gestion regorgent de petits détails humoristiques.
Les animations, bien que simples, servent efficacement la narration. Les personnages que vous rencontrez (stars capricieuses, réalisateurs mégalomanes, investisseurs véreux) sont caricaturaux mais tellement typés qu’ils en deviennent mémorables. Seul bémol : certains assets graphiques manquent de variété, ce qui peut rendre les décors un peu répétitifs sur la durée.

Un gameplay profond entre gestion et narration
Au cœur de Hollywood Animal se trouve un système de gestion de studio étonnamment riche. Vous devez :
- Recruter des talents (acteurs, scénaristes, techniciens) avec leurs forces et faiblesses.
- Gérer les budgets (faut-il rogner sur les effets spéciaux ou sur le salaire de la star ?).
- Prendre des décisions scénaristiques (vaut-il mieux un happy end commercial ou une fin artistique ?).
Mais là où le jeu innove, c’est dans son système de réputation et de corruption. Chaque choix a des conséquences :
- Flatter les critiques pour obtenir de bonnes notes ?
- Truquer les résultats au box-office pour attirer des investisseurs ?
- Céder au chantage d’une star pour éviter un scandale ?
Ces dilemmes rendent chaque partie unique et incitent à rejouer pour explorer différentes stratégies.
Une satire acide et hilarante de l’industrie du cinéma
Hollywood Animal ne se contente pas d’être un simulateur : c’est une critique en règle des dérives de Hollywood. Les clichés y sont tournés en dérision avec un humour noir efficace :
- Les acteurs « method » qui refusent de jouer sans leur coach émotionnel.
- Les producteurs qui transforment un drame intimiste en film de zombies pour « élargir le public ».
- Les festivals de cinéma où les jurés sont plus intéressés par les after-partys que par les films.
Les dialogues sont ciselés, et les références aux scandales réels (du type #MeToo ou conflits de studios) ajoutent une touche de réalisme cinglant.

Une bande-son et des effets sonores qui plongent dans l’ambiance
La musique alterne entre des thèmes jazz années 50 (pour les séquences « glamour ») et des mélodies plus sombres quand les enjeux se corsent. Les bruitages sont simples mais efficaces (le cliquetis d’une machine à écrire, les applaudissements lors d’une avant-première…).
Petit plus : les voix off (en anglais) des personnages sont parfaitement jouées, entre cynisme et désespoir feutré.
Durée de vie et rejouabilité
Une campagne classique dure une quinzaine d’heures, mais le vrai plaisir vient des parties alternatives. Voulez-vous incarner :
- Un producteur intègre qui mise sur l’art avant tout ?
- Un requin sans scrupules prêt à tout pour le profit ?
- Un petit studio indépendant qui lutte contre les géants du secteur ?
Les mods et scénarios personnalisés (via Steam Workshop) prolongent encore l’expérience.

Quelques défauts qui freinent l’immersion
- La courbe de difficulté est parfois brutale (un mauvais film peut ruiner votre studio en quelques tours).
- L’interface, bien que stylisée, peut sembler confuse au début.
- Le manque de tutoriel approfondi oblige à tâtonner lors des premières parties.
Conclusion : Un jeu culte pour les amoureux du cinéma et de la satire
Hollywood Animal est une pépite pour ceux qui aiment les récits riches en choix et l’humour noir. Malgré quelques défauts techniques, il offre une expérience addictive et unique, à mi-chemin entre The Movies et Papers, Please.
Poster un Commentaire